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Contraintes et libertés des modifications corporelles dans la société

9 mars 2009

Le corps vu par les sciences sociales

Au XIXème siècle, des savants avançaient que les caractéristiques physiques influaient sur la personnalité. Au XXème siècle, sociologues, anthropologues et historiens ont plutôt vu le corps, à l'inversez comme un révélateur de la vie sociale, des cultures, des normes ou des habitus.

Il n'existe peut-être pas de façon naturelle chez l'adulte: la manière d'accoucher, de dormir, de se déplacer, de faire l'amour... D'innombrables exemples montrent que les habitudes culturelles s'insinuent dans le quotidien de notre corps.

Hygiénisme et masturbation

"Il y a un double fondement de l'hygiène, explique André Rauch dans Le Souci du corps: économique et politique d'une part, physiologique et pédagogique d'autre part. Elle apparait comme une forme moderne de civisme et donne à l'activité de l'Etat sur le corps des citoyens sa raison scientifique.

Mais un mal obscur est prêt à corrompre la jeunesse, mal qui, selon les médecins et les éducateurs, menace l'éveil de l'intelligence, développe le vice, "suce toutes les formes vitales du corps": le sujet qui se masturbe "ne tarde pas à devenir pâle, languissant et à s'amaigrir". Il montre "une apaathie et une espèce d'imbécilité" car la masturbation entraîne aussi le dépérissement mental. Il est en outre une menace pour la vie sociale, par son "inertie et son introversion dangereuse".

Le poids des Habitus

L'ouvrier, le petit commerçant, l'universitaire ou le travailleur social n'ont pas la même hexis corporelle. Celle-ci se manifeste dans la présentation de soi, les soins du corps, les manières de table, les consommations alimentaires ou encore les pratiques physiques et sportives: "Le Schéma Corporel".

De la sculpture de soi à la sépulture de soi

On passe une moitié de sa vie à essayer de se forger un corps beau. Puis le reste à lutter contre les implacables "outrages du temps". Vêtements, maquillage, séance de musculation, régimes amagrissants, chirurgie esthétique, médicaments anti-âge, l'industrie du look se porte bien. Elle a pris dans nos sociétés une place considérable.

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9 mars 2009

Années Folles, le corps métamorphosé

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Corps libérés, affinés, musclés, ensoleillés... Une véritable métamorphose des corps féminins s'est produite au XXème siècle, en même temps que s'élaborent de nouvelles représentations de la femme indépendante et active.

Une "femme nouvelle" émergerait de ces profils plus actifs: "L'illusion d'avoir conquis des droits. Celui au moins de refuser son corset. Celui des grandes enjambées, celui des épaules à l'aise, de la taille qui n'est plus serrée." La mode à la garçonne confirme la mutation.

L'apparence bien sûr, n'est pas la seule vérité. Elle a pu donner le change, cacher des normes traditionnelles demeurées vivaces, de vieux dispositifs de dépendance, un salariat féminin en croissance par exemple, mais rare encore pour les femmes mariées. L'idéal d la femme au foyer semble plus que jamais contesté, magnifié par es notables, les moralistes, les médecins.

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9 mars 2009

S'accomplir ou se dépasser?

Auteur de nombreux ouvrages sur le corps, l'anthropologue David Le Breton s'est penché sur la mode des tatouages et des piercings. Anciennement signes de reconnaissance de groupes bien identifiés(taulards, marins...), ces modifications corporelles sont aujourd'hui revendiquées comme l'expression de choix personnels. Pour les jeunes, elles sont des manières ludiques de parer son corps et de devenir le joueur de son existence. Et même si les modifications corporelles attestent d'un phénomène de mode et de consommation ainsi que d'une volonté de ressembler aux autres, elles permettent aussi aux Occidentaux de se fabriquer une identité, la marque corporelle est considérée comme une reconquête de soi. On peut également lier ce phénomène à la chirurgie esthétique chez les plus âgés, qui considèrenet qu'en changeant de corps on peut changer sa vie.

On pourrait se contenter de ne voir dans ces phénomènes qu'un simple volonté d'esthétisation, mais cela va parfois plus loin, c'est souvent au cours d'évènements majers de la vie que se font les tatouages et les piercings, comme si le corps devenait en quelque sorte, le journal de bord de son existence.

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9 mars 2009

Souci du corps et sculpture de soi

Le corps est devenu l'une des préoccupations majeures de l'hypermodernité... Non sans quelques ambiguïtés, dans un monde tiraillé entre recherche du bien-être et quête de l'excellence.

Nous voici donc devenus des individus hypermodernes, affranchis du poids des grandes institutions - Eglises, classes sociales, appartenances syndicales, professionnelles ou familiales... - qui définissaient les identités de chacun. Des changements économiques, sociaux, culturels ont engendré un monde diversifié, où s'enchevêtrent des réseaux multiples dans lesquels chacun naviguerait de manière autonome, donnant un sens personnel à sa vie.

Etape par étape depuis la Renaissance jusqu'au xxe siècle, nous sommes entrés dans « l'ère de l'individu », tandis que, comme le signale l'historien Georges Vigarello dans son Histoire de la beauté, « la vieille expérience de la transcendance s'est rabattue sur l'univers de l'intime et de l'espace du corps».

Il n'est pas besoin d'être grand devin pour détecter l'importance et même l'omniprésence du corps dans les sociétés contemporaines : explosion du nombre des magasins de mode, des produits cosmétiques et salons esthétiques, des salles et clubs de sport, des nouveaux médicaments et des techniques médicales ou chirurgicales pour l'améliorer ou même le transformer...

Le corps deviendrait-il alors le reflet du moi profond et originel de chacun? Les choses ne sont, hélas, pas si simples, car nos sociétés continuent de véhiculer des normes, nouvelles certes, changeantes aussi, mais toujours très prégnantes.

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9 mars 2009

La revanche du corps

Après avoir été négligé, le corps a fait une entrée remarquée parmi les thèmes de réflexion favoris des chercheurs.

Le corps deviendrait-il un des thèmes favoris des sciences humaines ? En tout cas, l'actualité éditoriale sur le sujet ne faiblit pas, avec notamment l'annonce d'un Dictionnaire du corps en sciences humaines et sociales (dirigé par Bernard Andrieu, CNRS, janvier 2006).

Les sociologues, eux, se sont depuis déjà un certain temps intéressés aux nouvelles pratiques comme le sport extrême ou le piercing, vus comme des « mises en scène de soi », indices des nouvelles manières de construire son identité personnelle.

Cette ligne d'analyse se perpétue (collectif, Un corps pour soi, Puf, 2005), abordant des terrains de plus en plus variés. La sociologie de l'anorexie proposée par Muriel Darmon (Devenir anorexique, La Découverte, 2003) se veut ainsi un premier exemple (certes extrême) d'une « sociologie des transformations de soi » que la sociologue appelle de ses vœux. S'est également développée une analyse de l'apprentissage par corps, notamment à travers la danse (Sylvia Faure, Apprendre par corps. Socioanthropologie des techniques de danse, La Dispute, 2000) ou la boxe (Loïc Wacquant, Corps et âme. Carnets ethnographiques d'un apprenti boxeur, Agone, 2001). Mais c'est peut-être surtout l'aspect politique qui ouvre un vaste champ à la sociologie. Dominique Memmi et Didier Fassin, qui ont dirigé Le Gouvernement des corps (EHESS, 2004), soulignent ainsi qu'à travers le développement de la santé publique, des questions liées à la sexualité ou à la prostitution, à l'avortement ou à l'euthanasie, le corps fait l'objet d'une régulation de tous les instants. Mais cette régulation passe désormais moins par la sanction juridique que par l'incitation des individus à se conduire de manière raisonnable, à l'image des campagnes de prévention contre le tabagisme ou l'alcoolisme. Le corps redonne ainsi leur vigueur aux travaux pionniers d'un Norbert Elias ou ceux de Michel Foucault sur le « biopouvoir ».

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Xavier Molénat

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9 mars 2009

Le souci du corps

Serions-nous tous les enfants de Narcisse, épris de notre propre image ? Le corps est devenu une préoccupation centrale dans nos sociétés occidentales. Depuis les années 60 où fut proclamée sa « libération », il est l'objet d'attentions multiples : on le sculpte ou on le choie, selon les thématiques du moment portées sur le dynamisme et l'efficacité ou sur des visées plus hédonistes...

Des secteurs entiers de l'économie se mobilisent pour lui: alimentation, équipements sportifs, soins ou chirurgie esthétiques...

On l'habille et on le décore aussi de plus en plus à sa guise: cheveux rouges ou bleus, diamants sur la paupiére ou épaule tatouée, le corps devient le reflet de l'identité de chacun.

On est bien loin du temps où instrumetalisé par le travail ou le paraitre le corps etait soumis à des normes sociales rigides et unifiées

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Contraintes et libertés des modifications corporelles dans la société
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